L’inconscient, la philosophie et la psychologie

Laurent Cournarie (18 mai 2020) https://philopsis.fr/archives-themes/linconscient/linconscient-la-philosophie-et-la-psychologie/

1.     Où était l’inconscient, le sujet doit advenir

De quoi l’inconscient est-il l’origine ? Cette question contient deux déterminations : l’inconscient a rapport à l’idée d’origine mais cette origine est immédiatement affectée d’indétermination. Précisons ces deux points.

Le premier recouvre notre compréhension ordinaire de la notion d’inconscient. Comment la pensée en vient-elle à concevoir l’inconscient ? A l’évidence, l’inconscient est un concept négatif : l’inconscient c’est la privation de la conscience. On a là le concept immédiat de l’inconscient (inconscience). Pour autant, l’inconscient n’est pas quelque chose de donné. L’inconscient est un concept relatif à la conscience, donc un concept dérivé et non primitif. L’histoire sémantique prouve suffisamment cette relativité et cette secondarité. La notion de conscience (qui a eu d’abord un sens moral avant d’avoir un sens psychologique au XVIIème siècle) est antérieure à la notion d’inconscient. Il faut attendre la fin du XVIIIème et en français le XIXème pour qu’apparaisse la notion psychologique d’inconscient[1].


[1]  Cf. Lancelot Whyte, L’inconscient avant Freud, Payot, 1971, p. 157.Unconscious en anglais en 1751 dans le livre de Lord Kames, Essays on the Principles of Morality and Natural Religion bewußtlos forgé 25 plus tard par E. Platner (1774-1818) dans Philosophische Aphorismen de 1776.

Le Trésor de la langue française (t. X, CNRS, 1983) donne comme 1ères occurences, sous la forme d’un adjectif, le Journal de Michelet (15 décembre 1815, mais il est publié beaucoup plus tard) et sous la forme d’un substantif, la traduction par D.  Nolen de la Philosophie de l’inconscient de E. von Hartmann, en 1877.

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